Dubai-UAE

L’olympienne canadienne Jessica Guo est entrée dans l’histoire en devenant la première championne du monde d’escrime du Canada à conserver son titre mondial.

Hier, lors des Championnats du monde d’escrime cadets (moins de 17 ans) à Dubaï, elle a donné l’impression que la victoire était facile, dominant ses adversaires dans presque tous les matchs. Mais sa réaction passionnée au moment de la dernière touche a montré à quel point elle avait travaillé dur pour cette victoire.

«J’ai pleuré trois fois aujourd’hui», a déclaré l’athlète habituellement stoïque, qui ajoute : «La première fois, je pleurais de pur soulagement lorsque j’ai gagné ce match difficile contre la Japonaise. Ensuite, quand j’ai gagné la médaille d’or, je pleurais de bonheur. Et sur le podium… c’était pour le pays.»

Elle était pleinement consciente de l’effet de sa victoire sur les Canadiens qui la regardaient. «J’ai même fait un peu pleurer notre entraîneur», a-t-elle dit en souriant. (Alex Martin, l’entraîneur canadien senior féminin était sur la piste, assistant Alice Lu, l’entraîneure nationale junior. Jin Ko et Huahua Li, les entraîneurs personnels de Jessica, l’encourageaient depuis chez eux).

Devenir championne à un si jeune âge pourrait être accablant, mais Jessica fait face aux attentes avec calme et raison : «Aujourd’hui, j’étais concentrée dès la première touche, mais je ne me suis pas vraiment fixé un objectif trop élevé pour cette compétition. Je n’arrêtais pas de me dire : « Je le veux mais je n’en ai pas besoin ».

Cet équilibre mental, rarement observé chez des athlètes ayant même deux fois son âge, lui a procuré un avantage en lui conférant de l’adaptabilité et de la détermination, soit deux qualités qui sont nécessaires pour gagner en escrime.

Jessica a utilisé cette détermination pour rebondir après sa décevante cinquième place dans l’épreuve junior (moins de 20 ans) la veille. Je n’arrêtais pas de me dire : «Je l’ai! Je l’ai répété jusqu’à ce que j’y croie. »

Peu de choses peuvent ralentir cette jeune championne enjouée. Elle ne se plaint pas de devoir concourir trois jours d’affilée, en ayant à peine eu le temps de dormir, entre le décalage horaire, l’excitation de la victoire et les tasses de café.

C’est quand le rythme est lent que cela agace Jessica : «Je déteste les pauses entre les matchs, je ne sais jamais quoi faire.»

Compte tenu de sa vie d’adolescente très occupée, peut-être que ces pauses durant la compétition pendant lesquelles elle aime traîner et rire avec ses coéquipiers sont importantes, ou comme Jessica pourrait le dire, «Je le veux, mais ok, je suppose que j’en ai aussi besoin!»

Jessica est sociétaire du club d’escrime Huahua de Markham en Ontario. Cette année, elle a terminé première au fleuret féminin cadet et cinquième au fleuret féminin junior, et a mené le Canada à la cinquième place dans l’épreuve par équipe, ne s’inclinant que devant l’équipe américaine qui a remporté la médaille d’or. Elle était membre de l’équipe de fleuret qui a obtenu la cinquième place aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier. Jessica a remporté la médaille d’or aux Championnats du monde cadets de 2021 et la médaille de bronze aux championnats du monde juniors de 2021.

par Sherraine Schalm